mardi 13 juillet 2010

La marche vers l’indépendance



L’affranchissement de l’Amérique espagnole à partir de 1810 provoque de nouveaux rapports de force mondiaux : des nations émergent, et l’Europe s’efface progressivement dans la région au profit des Etats-Unis. Les différentes guerres d’indépendance, menées dans de nombreux pays par les libertadores (Simon Bolivar, José San Martin), ont chacune leur spécificité et leur lot d’interventions extra-régionales, de clivages sociaux et d’antagonismes raciaux. L’émancipation du continent ne produit aucun changement profond dans la structure sociale et les strates ethniques des jeunes nations. L’instauration de législations d’inspiration libérale renforce le latifundisme créole au détriment de la propriété communale indigène, et le militarisme survit à la guerre d’indépendance. L’unité politique du continent a volé en éclats, et une partie des jeunes nations, que les années de guerre ont appauvries, se placent sous la tutelle économique de la Grande-Bretagne, puis des Etats-Unis. La formulation, en 1824, de la doctrine Monroe, par laquelle Washington marque son opposition à toute reconquête du continent par les puissances européennes, est le premier pas d’une politique étrangère qui conçoit le continent comme son arrière-cour. 

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire